Introduction

Éditions de l’ Histoire ancienne jusqu’à César

  1. Introduction
  2. « Text Viewer »
  3. Transcriptions semi-diplomatiques
  4. Éditions interprétatives : Fr20125 et Royal 20 D I
  5. Manuscrits de contrôle
  6. Alignement
  7. Lemmatisation et « Search »
  8. Crédits

1. Introduction

Nous sommes en train de préparer une édition numérique intégrale de deux manuscrits de l’Histoire ancienne jusqu’à César. Le premier, Paris, BnF, f. fr. 20125 (par la suite Fr20125 ; deuxième moitié du 13ème siècle, Acre), est un des témoins les plus anciens et les plus complets de la « première rédaction » de l’Histoire ancienne. Le deuxième, Londres, British Library, Royal 20 D I (par la suite Royal ; 1330-1340, Naples), est le plus ancien témoin de la « deuxième rédaction », distinguée de la première tout d’abord par la présence du récit beaucoup plus détaillé de la chute de Troie, connu sous le titre de Prose 5 (voir Jung 1996: 505-62 et l’Introduction par Luca Barbieri).

Voici la liste des contenus de ces deux manuscrits (pour ce qui est des sections selon la classification faite par Marc-René Jung) :

Fr20125: Genèse (1) ; Orient I (2) ; Thèbes (3) ; Grecs et Amazones (4) ; Troie (5) ; Éneas (6) (plus Rois Assyriens* (6bis)) ; Rome I (7) ; Orient II (8) ; Alexandre (9) ; Rome II (10) ; Conquête de la France par Jules César (11)

Royal : Thèbes (3) ; Grecs et Amazones (4) ; Prose 5 (5bis) ; Eneas (6) (plus Rois Assyriens* (6bis)) ; Orient II (8) ; Rome I (7) ; Rome II (10)

(* Nous avons ajouté la section « Rois Assyriens » bien que Jung la considère comme faisant partie de « Rome I ». Cette décision est basée sur le fait que cette section ne précède pas toujours « Rome I » dans la tradition manuscrite.)

Actuellement consultables sur le site de TVOF :

Si vous souhaitez nous faire parvenir vos commentaires sur l’édition, veuillez envoyer un mail à hannah.j.morcos@kcl.ac.uk et mariateresa.rachetta@kcl.ac.uk.

2. Text Viewer

a) Options d’affichage Le « Text Viewer » présente le texte subdivisé en sections narratives énumérées ci-dessus. Il est également possible de consulter des paragraphes individuels. Les utilisateurs ont l’option d’aligner et comparer les textes des éditions semi-diplomatiques et interprétatives des manuscrits Fr20215 et Royal. Des colonnes supplémentaires peuvent être créées en cliquant sur l’icône « double-column » placée sur la barre verticale à droite de l’écran.

b) Numérotation et segmentation Le système de référence de l’édition se rattache à notre subdivision en paragraphes des textes des deux manuscrits. Les paragraphes ont été numérotés progressivement du début à la fin du codex. Les segments de texte à l’intérieur de chaque paragraphe ont été numérotés sur la base du système de mise en texte du manuscrit (notamment ponctuation, lettrines, couleurs). Le même système de numérotation est utilisé pour les éditions semi-diplomatique et interprétative. Cette décision permet, dans l’édition interprétative, de mieux saisir les différences entre le système de segmentation textuelle médiévale et le système imposé par l’emploi de la ponctuation moderne.

c) L’impression du texte

Il est possible d’imprimer les textes de nos éditions par section ou par paragraphe. Il suffit de cliquer sur l’icône « imprimante » placée sur la barre à droite de l’écran. Il est également possible de télécharger votre sélection comme fichier PDF : pour ce faire, sélectionnez « Fichier » et « Imprimer », et puis « Ouvrir PDF en mode Aperçu » (« Open PDF in Preview », pour les utilisateurs de MacOS) ou « Imprimer en format PDF » (« Microsoft Print to PDF », pour les utilisateurs de Microsoft Windows 10).

3. Transcription semi-diplomatique

La transcription semi-diplomatique a pour objectif de reproduire dans la mesure du possible la division des mots, les graphies, l’alternance majuscule/minuscule et la ponctuation du manuscrit (il est à noter que nous avons balisé comme signe de ponctuation « zéro » les fins de lignes correspondant à une coupure macro-textuelle : par exemple lorsqu’une lettrine, en début de ligne, marque le commencement d’une unité textuelle, tandis que l’unité précédente s’achève en fin de ligne sans qu’aucun signe de ponctuation n’en marque la fin). Toutes les abréviations ont été résolues entre crochets. Nous avons aussi balisé les additions et les corrections faites par les scribes ou autres mains anciennes.

4. Édition interprétative

Nous ne cherchons pas à établir le texte critique de l’Histoire ancienne. Nous avons décidé, en revanche, de procurer l’édition de deux manuscrits choisis en vertu de leur rôle dans l’histoire de la tradition du texte. Nous avons par conséquent adopté une approche minimale en ce qui concerne toute émendation ou correction du texte. Nos interventions se limitent aux cas de répétitions, d’erreurs banales de transcription, et aux rares cas où une intervention rend le texte plus intelligible (nos interventions sont basées sur les leçons des manuscrits de contrôle, voir ci-dessous). Les renseignements sur les lacunes ou inconsistances narratives sont reléguées aux notes.

  • Ponctuation : En ce qui concerne la ponctuation moderne, nous avons ponctué notre édition interprétative de façon discrète, en essayant, autant que possible, de tenir compte des indications procédant de la ponctuation médiévale. Dans tous les cas, les usagers pourront toujours se renseigner sur la ponctuation médiévale en consultant l’édition semi-diplomatique.
  • Signes diacritiques : Nous nous limitons à un minimum de conventions graphiques concernant la prosodie et la division syllabique. Dans l’emploi de l’accent aigu, nous suivons les recommandations de l’École des Chartes, et nous nous limitons à employer le tréma pour lever l’ambiguïté entre les homographes (par exemple, oir ‘héritier’ et oïr ‘ouïr’ ; ou encore entre pais ‘paix’ et païs ‘pays’). Néanmoins, tout commentaire à ce sujet sera apprécié.
  • Notes : Nos notes au texte identifient les sources (« source notes ») et clarifient certains points problématiques du texte et indiquent les leçons divergentes susceptibles de nous renseigner sur la tradition (« general notes »). Une couleur différente est associée à chaque type de note dans l’édition.

5. Manuscrits de contrôle

Les notes (« general notes ») dans l’édition interprétative font référence aux leçons d’un groupe restreint de manuscrits.

Pour les listes des manuscrits de contrôle consultés pour les sections différentes de l’Histoire ancienne, voir Fr20125 et Royal 20 D I.

Pour une discussion du choix de manuscrits, voir ci-dessous.

a) Fr20125

Le choix des variantes citées dans les notes sert à placer les leçons erronées ou difficiles dans un contexte le plus large possible. Fr20125 fournit le texte le plus complet de la version « longue » (et originale) de l’Histoire ancienne.

Bien que Rennes, Bibliothèque municipale, 2331, dérivant de la même tradition que Fr20125, lui soit assez proche en ce qui concerne le contenu, la langue de ce témoin a été modernisée selon les normes du français du XVème siècle. Les autres manuscrits de contrôle appartiennent à deux groupes : 1) la version « longue » ; 2) la version « abrégée », qui constitue la version la plus lue, voire la « vulgate » de l’Histoire ancienne (voir Baker 2017). Les manuscrits de la version abrégée ont souvent été négligés par les éditeurs des sections de l’Histoire ancienne. Nous avons pris la décision d’inclure leurs leçons dans les notes pour deux raisons principales. Tout d’abord, les manuscrits de la version abrégée recopient fidèlement les sections qui ne sont pas abrégées (notamment « Rome I » et « César »). Deuxièmement, de toute évidence le modèle de la version abrégée est très proche de celui de Fr20125 et Rennes, Bibliothèque municipale, 2331 (voir Rachetta 2019). Les manuscrits de contrôle de la version abrégée proviennent des différents groupes iconographiques, réalisés dans de différents centres de production au XIIIème et XIVème siècles.

b) Royal 20 D I

Les varia lectio pour l’édition interprétative du manuscrit Royal proviennent des manuscrits de la première et de la seconde rédactions. Le choix des témoins de la seconde rédaction était basé sur Rochebouet (2016: 202) et Barbieri (2014: 823-832).

D’après Barbieri (2020), la totalité de la tradition manuscrite de la seconde rédaction dérive du Royal, qui en est l’archétype préservé (voir aussi son Introduction à « Prose 5 »).

Cependant, les autres manuscrits sont le résultat d’un processus complexe de copie au cours duquel le texte du manuscrit Royal (souvent erroné et imprécis) a été combiné avec les versions des autres manuscrits contenant les sources de la seconde rédaction de l’Histoire ancienne. Le témoignage des autres manuscrits de la seconde rédaction doit par conséquent être soigneusement examiné si l’objectif est de clarifier le texte du manuscrit Royal. Les manuscrits de la première rédaction contiennent tous la version abrégée et sont des exemplaires produits au nord de la France ou en Italie, datant du XIIIème et du XIVème siècles. Le contenu que le manuscrit Royal partage avec la première rédaction provient d’un témoin italien de la version abrégée, très proche du manuscrit Florence, Biblioteca Riccardiana, 3982.

6. Alignement

La composition de certains de ces témoins manuscrits est reflétée dans « Alignement » (Alignment), le logiciel permettant de comparer les contenus et la structure des codex.

Pour plus de renseignements sur tous ces manuscrits, veuillez consulter la base de données créé par le projet Medieval Francophone Literary Culture Outside of France.

Les liens vers les copies numériques (en couleur) des manuscrits sont accessibles ici.

Voir aussi Alignment: Guide.

7. Lemmatisation et « Search »

L’édition interprétative a été lemmatisée à l’aide de « Lemming », un logiciel créé par Marcus Husar et Stephen Doerr de l’équipe du Dictionnaire étymologique de l’ancien français (DEAF).

L’information lexicale et grammaticale de la lemmatisation est intégrée à la page « Search » qui permet aux utilisateurs de lancer des recherches sur les lemmata et les formes des mots et de trier les résultats au moyen de facettes.

Voir aussi Search: Guide.

8. Crédits

La transcription et l’encodage des manuscrits Paris, BnF, f. fr. 20125 et Londres, BL, Royal 20 D I ont été réalisés par Simon Gaunt, Hannah Morcos, Maria Teresa Rachetta, Henry Ravenhall et Simone Ventura, avec la collaboration de Gabrielle Imbert, Matthew Lampitt et Edward Mills.

Luca Barbieri a transcrit et préparé l’édition interprétative de Prose 5 dans Royal 20 D I.

L’édition interprétative est le résultat d’une collaboration entre tous les membres de l’équipe (Simon Gaunt, Hannah Morcos, Maria Teresa Rachetta, Henry Ravenhall, Natasha Romanova et Simone Ventura). Pour les renseignements concernant les éditeurs principaux des différentes sections de l’édition interprétative, voir Fr20125 et Royal 20 D I.

Paul Caton, Ginestra Ferraro et Geoffroy Noël ont collaboré sur le design, le développement des logiciels et la gestion de flux numériques.

Marcus Husar et Stephen Doerr ont créé l’outil de lemmatisation « Lemming » et ont soutenu l’intégration des données à la page Search.

Janvier 2021